● Le Tibet s'est intégré à la Chine avec l'invasion mongole (13e siècle).
● Bien avant cette époque, l'ancien royaume du Tibet fut vaste et l’on trouve des communautés tibétaines importantes dans les provinces environnantes (Yunnan, Sichuan, etc.).
● L'administration de la province avait été confiée, par les empereurs de Chine successifs, aux hauts dignitaires religieux, faisant tous partie de l'aristocratie tibétaine.
● Les Han (ethnie majoritaire en Chine) ne se sont pas autrement intéressés à ce qui s'y passait et un régime véritablement féodal a perduré jusque dans les années 1950: cette année-là, 80% de la population tibétaine vivait dans le servage de seigneurs locaux.
● En 1947, l'indépendance de l'Inde inquiéta les puissances occidentales, par le fait qu'elles risquaient de perdre de l'influence dans une région cernée par la menace communiste (URSS, Chine).
● Le frère de l'actuel Dalai Lama vivait à Guangzhou (Canton), où il a épousé une Han. De sa propre initiative, il a décidé de tenter la carte occidentale, puisque Mao Zedong, après plusieurs entretiens avec le Dalai Lama et le Panchen Lama, n’acceptait pas de laisser subsister un état princier et médiéval dans une province chinoise.
● La tension politique orchestrée par la Grande-Bretagne et les USA n'a fait que croître aux frontières, obligeant l'armée populaire à rétablir l’autorité centrale au Tibet à la fin des années 1950.
● Dans le passé, la Chine s’était fait grignoter plusieurs territoires (au Viet-Nâm, en Inde et en Sibérie), alors qu'elle était absorbée par sa guerre civile, puis par l'occupation japonaise (période allant de 1927 à 1949): il n’était donc pas question de lâcher le Tibet au risque de voir tout le pays se démembrer.
● Comme il n'arrivait pas à ses fins, le Dalai Lama a quitté le Tibet en 1959 avec une petite communauté, qui entretient depuis le mythe de l'indépendance et la rivalité politique avec Beijing, avec le soutien des gouvernements occidentaux qui peuvent y trouver un intérêt stratégique.
● Ce qui n'est pas du goût des Indiens et des Népalais, débordés par les agitateurs tibétains qu'ils hébergent et entretiennent depuis 50 ans.
● En 2008, des actes de vandalisme ont été commis contre des commerçants chinois musulmans (ethnie ouïgoure) de Lhassa et plusieurs femmes (prostituées, dit une source) ont été brûlées vives.
● Selon des témoins locaux, y compris des touristes étrangers, la plupart des manifestants ne parlaient pas tibétain et arboraient des "drapeaux tibétains" introuvables sur territoire chinois.
● Le Népal a ensuite fermé la frontière avec la Chine pour éviter que les activistes puissent à nouveau gagner Lhassa; aucun habitant du Tibet ne peut trouver le moindre intérêt à un tel désastre, que seuls des éléments extérieurs ont provoqué.
● Parallèlement, tout ce qui peut fournir à interprétation négative sur la Chine est utilisé. On a vu des images de groupes présentés en train de manifester pour la démocratie, alors que les textes des banderoles, une fois traduits, étaient sans rapport avec l’événement avancé.
● Les interviews accordées par le Dalai Lama, aux télévisions occidentales, sont "arrangées" en fonction des déclarations du saint homme. Il doit laisser aux foules une image affable, souriante, ayant toujours aux lèvres un mot de paix et d'espoir. Mais son ton peut changer radicalement lorsqu’un interlocuteur le met face à ses contradictions; le visage du saint change du tout au tout; alors grimaçant et agressif, il attaque l’impudent. Il arrive aussi qu'il quitte immédiatement la salle si les questions ne lui conviennent pas. Des séquences de ce genre passent fortuitement aux éditions matinales d’information, puis sont censurées aux heures de grande audience.
● Les prétentions du Dalai Lama varient souvent. Parfois, il demande la reconstitution du Grand Tibet d'il y a 1000 ans (toutes les provinces où se trouvent des communautés d'ethnie tibétaine, soit près du quart du territoire de la RPC), ou il se déclare prêt à se conformer à la constitution chinoise et aux lois de la province autonome du Tibet, et à retourner à Lhassa avec les siens en renonçant à la polémique.
● Devant les caméras occidentales, il prétend aussi être disponible au dialogue avec Beijing, mais s'est jusqu'ici défilé à toutes les propositions de rencontre faites par le gouvernement central. Il est plus facile d'entretenir la subversion par médias interposés, que de s'expliquer franchement avec les autorités de son propre pays: ce qui tend à prouver que cette situation convient à ce qui correspond plus une aventure autocratique, qu'à une aspiration du peuple Tibétain. A propos de ce dernier, en termes de développement social, économique et culturel, ses conditions ont fait un bond de plusieurs siècles en 50 ans, avec doublement de la population.
● Il est absurde de dire que l’équilibre ethnique du Tibet, qu'un idéal romantique a transformé en Disneyland de la spiritualité, risque d'être bouleversé par l'afflux de Han venus y faire fortune. De l'aveu de ceux-ci, la vie en plaine est bien plus moderne et confortable, et ils ne voudraient pour rien au monde venir s'installer dans une région au climat aussi rude; les fonctionnaires font même tout pour éviter d'y être affecté.
En guise de conclusion, on peut être amené à se demander qui ment à qui, lorsqu'un religieux, considéré comme l'icône de la non-violence, prêche l'agitation politique pour "libérer" un peuple qui s’est affranchi lui-même de l’esclavage.
Depuis la Révolution Culturelle (1966-1976), il n’est plus nécessaire d’obtenir l’autorisation de défiler dans les rues ou de s’assembler place Tiananmen. Par contre, la place est devenue le lieu privilégié où les discussions s’engagent naturellement, pour évoquer les événements du passé, pour commenter les articles parus dans le Quotidien du Peuple, ou pour manifester à propos de n’importe quel sujet.
Mais dès le moment où manifester n’est plus une obligation politique, comme ce fut le cas dans de la décennie précédente, cela va devenir une forme d’expression démocratique consacrée. En avril 1976, à la Fête des Morts, affrontements sur la place lors d’une cérémonie spontanée au lendemain des funérailles de Zhou Enlai et réprimée par la faction au pouvoir. Au moment de l’arrestation de la Bande des Quatre, en octobre de la même année, une manifestation de grande ampleur réunit tout une population soulagée.
Il faut savoir qu’à Beijing se concentre le pouvoir et les luttes entre familles politiques font rage: au gouvernement, l’opposition entre réformateurs et conservateurs est active depuis la mort de Mao Zedong (9 septembre 1976); étudiants et intellectuels se rangent naturellement du côté des réformateurs, alors conduits par Deng Xiaoping.
Le 9 décembre 1985, date anniversaire de l’invasion de la Mandchourie par les Japonais, manifestation contrastant avec les bonnes relations commerciales que le gouvernement chinois entend développer avec le Japon, mais à l’encontre du fort ressentiment animant la population.
Dès ce moment, la contestation devient un moyen sporadique d’expression et, en automne 1986, les étudiants commencent à se plaindre de leurs conditions de vie. A partir du 1er octobre, étudiants et citadins protestent contre une hausse générale des denrées alimentaires (le prix du riz double) destinée à améliorer le revenu des paysans. Ils ont trouvé en Hu Yaobing - alors chef du Parti - une attention bienveillante, mais ce dernier fera les frais de l’agitation.
Avril 1989, peu après la mort de Hu Yaobang dans des conditions jugées douteuses, des tensions ravivent la colère de la population; alors que la fracture entre Li Peng (Premier Ministre issu de la vieille garde et fils adoptif de Zhou Enlai) et Deng Xiaoping (ancien réformateur devenu "de facto" chef de la R.P.C.) est consommée. Les étudiants vont occuper la place en réclamant davantage que les 4 modernisations proposées par Deng, ainsi qu'une lutte plus soutenue contre la corruption.
Jusqu’au 4 juin fatidique où Deng, trompé par ses adversaires ou victime de ses propres terreurs, ordonnera une mise au pas qui va déraper.
"Ce n’était pas assez, pour l’inquiétude de notre esprit, que nous disputassions au bout de dix-sept cents ans sur des points de notre religion, il fallut encore que celle des Chinois entrât dans nos querelles. Cette dispute ne produisit pas de grands mouvements, mais elle caractérisa plus qu’aucune autre cet esprit actif, contentieux et querelleur, qui règne dans nos climats."
"Malgré les ordres sages de l’empereur, quelques jésuites revinrent depuis secrètement dans les provinces sous le successeur du célèbre Young-tching (雍正帝); ils furent condamnés à la mort pour avoir violé manifestement les lois de l’empire. C’est ainsi que nous faisons exécuter en France les prédicants huguenots qui viennent faire des attroupements malgré les ordres du roi. Cette fureur des prosélytes est une maladie particulière à nos climats, ainsi qu’on l’a déjà remarqué; elle a toujours été inconnue dans la haute Asie. Jamais ces peuples n’ont envoyé de missionnaires en Europe, et nos nations sont les seules qui aient voulu porter leurs opinions, comme leur commerce, aux deux extrémités du globe."
"Le siècle de Louis XIV"
à l'écart des sirènes médiatiques