"Ce n’était pas assez, pour l’inquiétude de notre esprit, que nous disputassions au bout de dix-sept cents ans sur des points de notre religion, il fallut encore que celle des Chinois entrât dans nos querelles. Cette dispute ne produisit pas de grands mouvements, mais elle caractérisa plus qu’aucune autre cet esprit actif, contentieux et querelleur, qui règne dans nos climats."
"Malgré les ordres sages de l’empereur, quelques jésuites revinrent depuis secrètement dans les provinces sous le successeur du célèbre Young-tching (雍正帝); ils furent condamnés à la mort pour avoir violé manifestement les lois de l’empire. C’est ainsi que nous faisons exécuter en France les prédicants huguenots qui viennent faire des attroupements malgré les ordres du roi. Cette fureur des prosélytes est une maladie particulière à nos climats, ainsi qu’on l’a déjà remarqué; elle a toujours été inconnue dans la haute Asie. Jamais ces peuples n’ont envoyé de missionnaires en Europe, et nos nations sont les seules qui aient voulu porter leurs opinions, comme leur commerce, aux deux extrémités du globe."
"Le siècle de Louis XIV"